Salle de bain défraichie, armoires de cuisine vieillottes, peinture fanée… on est un jour tenté d’entreprendre des rénovations. S’il peut être agréable de rajeunir sa maison, les travaux entraînent des impacts environnementaux plus ou moins grands, selon leur nature et leur ampleur.
Tout d’abord, la production des matériaux consomme des ressources naturelles et demande des quantités importantes d’énergies. On utilise bois, minéraux, hydrocarbures comme s’ils étaient inépuisables ; or c’est loin d’être le cas. Même le sable, utilisé pour fabriquer le béton et en apparence disponible à l’infini, commence à se faire rare (voir à ce sujet le documentaire Le sable : Enquête sur une disparition). Ensuite, dans un contexte d’économie globale, plusieurs matériaux, meubles et accessoires sont désormais produits dans d’autres pays, particulièrement en Asie, et doivent être transportés jusqu’à nous sur des milliers de kilomètres. Il faut aussi souligner que le secteur de la construction produit environ 35% des 13 millions de tonnes de déchets générées annuellement au Québec. Heureusement, près des trois quarts, soit 3,2 millions de tonnes, peuvent être récupérés ; 1,35 million de tonnes sont néanmoins enfouies chaque année.
Faut-il pour cela se priver d’entreprendre des travaux chez soi ? Non, mais il importe de le faire de façon soucieuse de l’environnement. À cet effet :
- Choisir un décor plus « classique », qui ne passera pas de mode au bout de trois ou quatre ans.
- Faut-il tout refaire ? Parfois, un changement de couleur, un rideau, quelques accessoires ou meubles bien choisis peuvent transformer l’apparence d’une pièce.
- Utiliser des matériaux de qualité. Ils dureront beaucoup plus longtemps et s’entretiendront mieux.
- Choisir des produits sains, exempts autant que possible de composés organiques volatils (COV).
- Considérer l’utilisation de matériaux recyclés ou récupérés.
- Lors de travaux majeurs, améliorer l’efficacité énergétique (portes, fenêtres, isolation).
- Dans la cuisine et la salle de bain, installer des accessoires à faible consommation d’eau.
- Il est possible d’économiser en faisant soi-même les travaux ne requérant pas un professionnel certifié ; renseignez-vous (il existe sur le web nombre de vidéo expliquant comme réaliser différents travaux de rénovation) et/ou faites-vous aider par vos parents et amis, sans oublier de leur rendre la pareille lorsque l’occasion se présentera !
- Disposer des déchets de façon responsable.
À un autre niveau, le simplicitaire questionnera la motivation d’entreprendre des travaux. Lorsque ceux-ci ne sont pas requis par l’usure, un bris ou un sinistre, qu’est-ce qui nous pousse à changer de décor ? Que nous apporteront de nouvelles armoires, une douche en verre, un comptoir de granit ? Le changement ne servira-t-il en bout de compte qu’à suivre la mode (qui, par définition, ne cesse de changer) ou bien contribuera-t-il à notre bien-être, à notre bonheur ?
Chacun aspire à habiter un lieu agréable, confortable, correspondant à ses goûts et besoins. Toutefois, suivre constamment les tendances en décoration a des coûts, en temps, en argent et en impacts environnementaux, qui peuvent vite devenir importants. Comme dans bien d’autres domaines, la sobriété représente souvent le meilleur choix.
Liens utiles
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Crédit photo : Stef – Freeimages.com
Citation: « À un autre niveau, le simplicitaire questionnera la motivation d’entreprendre des travaux. Lorsque ceux-ci ne sont pas requis par l’usure, un bris ou un sinistre, qu’est-ce qui nous pousse à changer de décor ? »
C’est exactement la question que je me pose tout le temps (ainsi que définir les limites des travaux) .. surtout lorsque que beaucoup de choses sont en bonne condition?
Les gens ont un problème de réflexion je considère, avec toutes les émission de décoration et de rénovations mixés avec l’obsession de « rehausser le prix de la propriété » ou de conserver une dette indéfiniment avec un taux d’intérêt bas. Il y a aussi pour beaucoup de gens des enjeux de prestige et de paraître, la culture américaine du renouvellement… bien ancrée en nous avec toutes les valeurs autour pour faire « rouler l’argent » Il faut être fort dans la tête pour réussi à se délier.
Pour moi nous sommes au bout du rouleau d’un système de gaspillage complètement désuet. En fin du compte c’est le simplicitaire qui sera gagnant en étant immunisé au besoin d’excès.
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Par rapport au texte ci-haut moi je suis vraiment d’accord avec ce qui est écrit, adopter un décor plus classique, c’est tellement évident, avec une main d’œuvre de qualité, de l’ingénierie/planification de qualité et autant que possible, des matériaux de qualité. Produire des ouvrages simples mais bons et faciles à réparer sois même.
Faire le plus de travaux soi-même avec une planification de qualité pour éviter que cela ne devienne un fardeau ingérable, partitionner clairement ce qui peut être fait par le proprio et ensuite par l’entrepreneur.
Je suis content d’avoir le ce texte ci-haut qui me fait réfléchir et connecter au bon sens, donc merci auteur(e) inconnu.
(Super les textes des simplicitaires.)